Jean-Joseph Mouret

La partition d’une œuvre de Charles-François Panard, dit Pannard intitulée Jadis et aujourd’hui ou Les Vieillards, connue encore sous le nom de son refrain Les Cahin-Caha est disponible depuis quelques temps sur Corpsyphonie. La musique est de Mouret. Remarquablement productif, ce musicien fut souvent sollicité pour mettre en musique maints vaudevilles de l’époque.

Mais qui était Mouret ?

Jean-Joseph Mouret est né le 16 avril 1682 à Avignon, où il passa son enfance. En plus de la bonne éducation que lui fit donner son père, il bénéficia de tous les moyens qu’il put désirer pour se perfectionner en musique. Dès vingt ans, ses compositions et son talent de chanteur firent sa réputation dans la région.

En 1707, Jean-Joseph Mouret s’installe à Paris. Ses compositions, des parodies d’opéras et autres œuvres, sa conversation spirituelle et plaisante, son accent méridional, son caractère agréable sont autant d’atouts qui le font vite remarqué.

Peu de temps après sont arrivée à Paris, il épouse la fille de l’argentier du duc du Maine, la Demoiselle Prompt de Saint Mars, dont il aura une fille unique.

Anne Louis Bénédicte de Bourbon Condé, duchesse du Maine, une des princesses les plus spirituelles de cette époque, souhaite le rencontrer. Cette entrevue marque le début de sa carrière exceptionnelle en exerçant tour à tour ou simultanément les fonctions suivantes :

  • surintendant de la musique de la duchesse du Maine à la cour de Sceaux (1709 env.-1736)
  • chef d'orchestre de l'Académie royale de musique (Opéra, 1714-1718)
  • principal animateur des Grandes Nuits de Sceaux (1714-1715)
  • chantre à la Chambre du roi (1720)
  • compositeur en titre et directeur de la musique à la Nouvelle Comédie-Italienne (1716-1737)
  • directeur artistique et directeur de la musique au Concert Spirituel des Tuileries (1728-1734)

Ses œuvres sont principalement écrites pour la scène. On notera :

  • Des opéras :

o Les Fêtes de Thalie (1714), opéra ballet à trois entrées et un prologue, livret de Joseph de La Fonds.

o Les Amours de Ragonde (1714), opéra pastoral en trois actes, livret de Néricault Destouches.

o Ariane (1717), tragédie lyrique en 5 actes et un prologue, livret de François-Joseph de Chancel et Pierre-Charles Roy.

o Pirithoüs (1723), tragédie en cinq actes, livret de La Serre.

o Les Amours des Dieux (1727), ballet héroïque en quatre actes, livret de J.L. Fuzelier.

o Le Triomphe des sens (1732), ballet héroïque en cinq actes, livret de Pierre-Charles Roy.

o Les Grâces héroïques (1733), ballet en trois actes, livret de Pierre-Charles Roy.

  • Neuf cantatilles françaises :

o Hymne à l’amour, Églé, Léda, Le raccommodement, L’amour vainqueur, L’amour et l’hymen, Thétis, Épithalame.

  • Trois livres d’airs sérieux et à boire.
  • Six recueils de divertissements du nouveau Théâtre Italien.
  • Un livre de sonates à deux flûtes et deux violons.
  • Un livre de fanfares pour trompettes et cor de chasse.
  • Plusieurs divertissements pour la Comédie Française.
  • … et différents autres morceaux composés à l’occasion des Fêtes et Divertissements donnés à Sceaux.

Une fin tragique

A partir de 1734, la chance qui avait sourit jusque là à Jean-Joseph Mouret, commence à l’abandonner. Il perd successivement les fonctions qu’il occupait en tant que directeur artistique et directeur de la musique au Concert spirituel des Tuileries, de compositeur en titre de la Comédie-Italienne ainsi que sa charge de surintendant de la musique de la duchesse du Maine. Il perd ainsi une grande partie de ses revenus, le contraignant à réduire son train de vie et compromettant ses projets pour établir avantageusement sa fille. Le succès des œuvres d’autres compositeurs (en particulier, celui de Castor et Pollux de Rameau, selon les écrits de Hugues Maret dans son Éloge historique de M. Rameau ) semble avoir contribué, en plus des ses déboires financiers, à conduire Jean-Joseph Mouret, par une jalousie excessive, à la folie. En avril 1738, il est conduit chez les Pères de la Charité à Charenton où il s’éteint le 22 décembre de la même année à l’âge de 56 ans.

Jean-Joseph Mouret resta connu après sa mort comme le « musicien des grâces ».



Bibliographie et Sites web:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Joseph_Mouret

http://pagesperso-orange.fr/jean-claude.brenac/MOURET.htm

Mouret, le musicien des grâces (1682-1738) - Renée Viollier - Editions Minkoff - Réimpression de l’édition de Paris, 1950 - Genève, 1976 - 260 pages

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