Ch. 20 - De l'exécution instrumentale. §1 De l'art de jouer des instruments.


Chapitre XX
 

De l'exécution instrumentale.
§1 - De l'art de jouer des instruments.






L'exécution instrumentale se divise naturellement en individuelle et en collective. Elle se compose de l'art de jouer des instruments, et de celui d'accorder, par la mesure et le sentiment, un certain nombre d'exécutants réunis. Il est nécessaire de traiter séparément de chacune de ces choses.
On sait que les instruments se divisent en cinq espèces principales :

  • la première se compose des instruments à archet ;
  • la seconde, des instruments à cordes pincées ;
  • la troisième, des instruments à clavier ;
  • la quatrième, des instruments à vent,
  • et la cinquième des instruments de percussion.
Chaque genre d'instruments exige des qualités particulières pour être bien joué :
ainsi les instruments à archet demandent avant tout une oreille délicate pour la justesse des intonations, qui ne se forment qu'en appuyant les doigts sur les cordes, et beaucoup de souplesse dans le bras pour le maniement de l'archet.

On ne peut parvenir à une bonne exécution sur les instruments à cordes pincées qu'autant que les doigts sont pourvus d'une grande énergie pour résister à la pression des cordes et pour en tirer de beaux sons.

Les instruments à clavier, dans lesquels les intonations sont toutes faites, exigent surtout des doigts longs, souples, agiles et forts. 

Pour acquérir une certaine habileté sur les instruments à vent, il faut la même justesse d'oreille que pour les instruments à cordes, et, de plus, la faculté de mouvoir les lèvres avec facilité, d'en modifier la pression, et de régler la force du souffle, qualités qu'on nomme en général l'embouchure.

Quant aux instruments de percussion, il semble au premier aspect que tout homme robuste doit être pourvu des qualités nécessaires pour en jouer ; cependant on remarque des différences notables entre tel ou tel timbalier, bien qu'ils aient fait les mêmes études. Il est nécessaire de posséder, pour jouer de la timbale, une certaine souplesse de poignet et un certain tact qu'on ne peut analyser, mais qui ne sont pas moins réels.


Dans l'énumération des qualités nécessaires pour bien jouer des instruments, je n'ai point parlé de la sensibilité ni de l'imagination, principes de tout talent, parce qu'il ne s'agit en ce moment que des dispositions physiques. En vain un pianiste ou un hautboïste seraient-ils pourvus de la sensibilité la plus exquise, si l'un a des doigts roides ou mous, et l'autre des lèvres plates et sèches ; ils ne deviendront pas plus de grands instrumentistes, que l'homme le mieux organisé ne deviendrait un chanteur s'il n'avait pas de voix.

Ce paragraphe se poursuit en approfondissant :


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