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Affichage des articles du mars, 2010

Y A-T-IL ROMANCE ET ROMANCE ? (2/2)

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Annexe de l'article « Romance, romance, quand tu nous tiens ... » (deuxième partie) extrait de "PARIS CHANTANT, Romances, Chansons et chansonnettes,", Marc Fournier pages 189-193, Lavigne, Paris, 1845 Suite de la première partie Du jour que la grisette a changé de nom, la romance a changé d’allure. ll a fallu, pour plaire, quitter les doux sentiers de la galanterie et brûler le pavé sur la grande route des passions. Poème et musique, on a tout enflammé d‘un feu plus vif, et le soupir antique et solennel a du céder la place à tous les égarements du cœur et de la raison ..... Oh! sur ton front qui penche J'aime à voir la main blanche Peigner tes cheveux noirs! Beaux cheveux qu'on rassemble Les matins, et qu'ensemble, Nous défaisons les soirs! Après cela, je conviendrai que les bergères du dix-huitième siècle, et les belles plus ou moins cruelles de 1819 et années suivantes avaient bien aussi leurs petits défauts. Les Chloris de Marmontel et de M. le chevalier

Y A-T-IL ROMANCE ET ROMANCE ? (1/2)

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Annexe de l'article « Romance, romance, quand tu nous tiens ... » extrait de "PARIS CHANTANT, Romances, Chansons et chansonnettes,", Marc Fournier pages 189-193, Lavigne, Paris, 1845 Il y a peut-être fagot et fagot, je ne contesterai pas la valeur de cette découverte essentiellement philosophique. Mais il n'y a pas romance et romance . Ce petit poème, ce petit refrain, cette petite musique, en un mot ce petit je ne sais quoi qui se lamente sur le mode mineur depuis un nombre de siècles inimaginable, a cela de commun avec toutes les choses éternelles, qu'il est et sera toujours semblable à lui-même. Avant d'aller plus loin, prenons bien garde de ne pas nous embrouiller dans les mots. Une romance , ce n'est pas autre chose qu'une romance ; ce n'est ni une chanson, ni une chansonnette, ni une villanelle, ni une ariette, ni un vaudeville, ni une complainte, ni un lai, ni un virelai, ni une séguedille, ni rien au monde qu’une romance, et voilà tout

Romance, romance, quand tu nous tiens ...

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Dans l'article « Paris au temps de la goguette et du café-chantant. », nous avions mentionné l'engouement que portaient, au XIXe siècle, les milieux aristocratiques et bourgeois pour la romance. Il y a lieu de revenir sur les origines et la définition de cette forme de composition : « D'inspiration élevée, ce style vocal d'origine espagnole et médiévale, exprime des sentiments particulièrement tendres et langoureux, mais peut prendre aussi un caractère dramatique ou passionné. Destinée à être chantée avec accompagnement, la romance est à l'origine de la mélodie . Parmi les quelques œuvres, célèbres : Plaisir d'amour , de Giovannni Battista Martini (1706-1784) La romance de Ermerance , dans Véronique d'André Messager (1853-1929) Ebben, n'andro lontana , dans La Wally de Alfredo Catalani (1854-1893) Des Fleurs de bonne volonté , recueil de Jules Laforgue (1860-1887) La romance de Paris , de Charles Trenet La romance de la pluie , de Georges Brassens ... »

Témoignages à propos des goguettes: 4 - Les Joyeux

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Annexe de l'article « Paris au temps de la goguette et du café-chantant. » Témoignages à propos des goguettes - 4 - Les Joyeux par Marc Fournier extrait de "PARIS CHANTANT, Romances, Chansons et chansonnettes,", pages 28-30, Lavigne, Paris, 1845 Les Joyeux sont aujourd'hui la plus ancienne des sociétés chantantes. Ils datent d'une époque où il fallait rire à tout prix, sous peine de mourir de peur... Ils sont nés aux vendanges de septembre 1792. Connaissez-vous le savant Matheüs Kleper? Le savant Matheüs Kleper vivait au seizième siècle: c'était un sceptique de l'école d'Érasme et de Mélanchton, un brave homme au demeurant, mais un peu paradoxal, comme tous les rêveurs de la Germanie. Ce Matheüs Kleper écrivit donc un in-folio de six-cents pages, d'une fort belle latinité, qu'on peut encore voir dans la bibliothèque de Cronstadt. Il prouva, dans cet in-folio de six cents pages, que c'était une erreur, un préjugé une hérésie damnable e

Témoignages à propos des goguettes: 3 - Les Animaux

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Annexe de l'article « Paris au temps de la goguette et du café-chantant. » Témoignages à propos des goguettes - 3 - Les Animaux par Marc Fournier extrait de "PARIS CHANTANT, Romances, Chansons et chansonnettes,", pages 27-28, Lavigne, Paris, 1845 L'HOMME est un animal à deux pieds, sans plumes. Cette maxime de haute psychologie n'a guère été professée que par deux écoles philosophiques, aussi dignes l'une que l'autre d e vivre dans la mémoire de tous les amis de la raison. Ce fut dans les jardins d'Académus, à Athènes, que les platoniciens révélèrent pour la première fois, au monde étonné, les rapports intimes et nombreux qui lient la race humaine à la race animale, et malgré les épigrammes de Diogène, cette proposition ne laisse pas que d'être soutenue avec beaucoup d'honneur. Néanmoins, les traditions de la saine philosophie s'étant affaiblies, la bestialité humaine allait perdant peu à peu de ses adeptes, lorsque tout récemment, da

Témoignages à propos des goguettes: 2 - Les Infernaux

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Annexe de l'article « Paris au temps de la goguette et du café-chantant. » Témoignages à propos des goguettes -2- Les Infernaux par Louis-Auguste Berthaud (1810-1847) extrait de "Les Français peints par eux-mêmes, encyclopédie morale du dix-neuvième siècle", tome 4, pages 318-321, Le goguettier, 1841 Les Infernaux tenaient alors leur sabbat sous les piliers des Halles, chez un marchand de vin nommé Lacube. A sept heures du soir, c'est là que je retrouvai, comme nous nous en étions convenus, mon ami Némorin. Nous montâmes ensemble dans la chambre destinée à ses camarades les démons, et située au premier étage. C'était une fort grande salle pouvant contenir environ trois cents personnes, attablées comme le peuple s'attable, c'est-à-dire coude à coude et presque l'un sur l'autre. L'estrade des autorités de l'endroit était à droite, élevée de quelques pieds au dessus des tables ordinaires. Cent cinquante personnes environ étaient déjà réunie

Témoignages à propos des goguettes: 1- Les Bergers de Syracuse

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Annexe de l'article « Paris au temps de la goguette et du café-chantant. » Témoignages à propos des goguettes -1- Les Bergers de Syracuse par Louis-Auguste Berthaud (1810-1847) extrait de "Les Français peints par eux-mêmes, encyclopédie morale du dix-neuvième siècle", tome 4, pages 317-318, Le goguettier, 1841 Il y a environ deux ans que l'auteur de cet article fut introduit pour la première fois dans une goguette, aux Bergers de Syracuse . Il s'y trouvait, ce jour-là, une centaine de bergers et quinze à vingt bergères*. Pas un geste, pas un mot mal à propos ne s'y fit remarquer, et la soirée s'écoula aussi paisiblement que dans le monde le plus élégant. C'étaient pourtant des ouvriers, pauvres braves gens que l'ont dit si turbulents, si barbares encore. Ils avaient achevé leur pénible journée, et ils s'en étaient venus chanter à la goguette pour se reposer un peu. Ils buvaient en chantant, et l'ordre le plus riant régnait parmi eux. C