Henri-Christophe Koch
Corpsyphonie propose sur ce site quelques biographies pour rendre hommage à ces musiciens qui ont contribué en leur temps par leurs compositions, leurs écrits ou par leur enseignement à propager l'apprentissage vocale.
La Biographie de Juste Adrien de Lafage vient d'être publiée. Elle fait référence à plusieurs musiciens de son époque ou de temps plus anciens. Si pour les plus connus d'entre eux, il est facile de trouver la biographie, pour d'autres c'est bien plus difficile.
La Biographie de Juste Adrien de Lafage vient d'être publiée. Elle fait référence à plusieurs musiciens de son époque ou de temps plus anciens. Si pour les plus connus d'entre eux, il est facile de trouver la biographie, pour d'autres c'est bien plus difficile.
C'est le cas de
Bibliographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, par F.J.Fétis, deuxième édition, Librairie de Firmin Didot Frères, Fils et Cie, Tome 5, 1867, pages 69-70.
KOCH (Henri-Christophe), né à Rudolstadt, le 10 octobre 1749, reçut de son père, musicien de la chapelle du prince, sa première instruction musicale. L'électeur lui fit ensuite donner des leçons de piano, de violon et de composition par le maître de chapelle Schienpflug, et le prince Louis Gunther l'admit dans sa musique à l'âge de quinze ans, en qualité de second violon, et lui accorda une pension pour l'aider à continuer ses études littéraires. Parvenu dans les classes supérieures, Koch prit un goût décidé pour les mathématiques. Les progrès qu'il fit dans ces sciences lui furent ensuite fort utiles pour ses travaux sur la théorie de la musique. En 1768, le prince le nomma premier violon de sa chapelle, et l’admit, en 1777, dans la musique de sa chambre. Entièrement remplie par des études et des travaux, la vie paisible de ce savant musicien s’est écoulée, exempte de soucis et d’événements, dans l'exercice de ses devoirs. Un coup d'apoplexie l’a enlevé a l'art et à ses amis, le 12 mars 1816.
Par une circonstance singulière, l'Académie royale de musique de Stockholm, qui n’avait point été instruite de sa mort, le nomma l’un de ses membres, et envoya le diplôme, à Rudolstadt, le 2 décembre 1818.
Koch est plus connu comme écrivain sur la musique que comme compositeur. Ses ouvrages occupent une place importante dans la littérature musicale.
Le premier qu'il fit paraître a pour titre: Versuch einer Anleitung zur Composition (Essai d’une introduction à la composition), première partie , Rudolstadt, 1782, un volume in-8° de trois cent soixante-quatorze pages; deuxième partie, Leipsick, 1787, un volume in·8°de quatre cent soixante-quatre pages; troisième partie, Leipsick, 1793, un volume in-8° de quatre cent soixante-quatre pages. Ce livre est un des meilleurs qui ont été publiés en Allemagne sur le sujet dont il s'agit, et Koch l’a traité d’après des vues originales.
Dans la première partie, il examine d'une manière savante, logique et neuve les rapports de la tonalité avec l'harmonie des accords; la constitution de ces accords, leur enchaînement, et l’analyse des divers cas de résolution des dissonances, complètent cette partie du travail. La deuxième section de cette première partie est relative au contrepoint : c’est la plus faible de l’ouvrage; Koch n'a point compris le but de cette partie de la science.
La première section de la deuxième partie renferme des considérations pleines de justesse sur la forme des pièces de musique et l'arrangement de leurs diverses parties. Sous le titre de Règles mécaniques de la mélodie, la seconde section de cette deuxième partie contient des aperçus absolument neufs et d’un haut intérêt concernant cette branche importante de l'art. On n’a rien fait de mieux jusqu’à ce jour, et l'on n'avait rien produit d’aussi satisfaisant avant Koch.
La troisième partie tout entière est le développement de la théorie de la forme mélodique. La période et ses diverses combinaisons y sont traitées de main de maître.
Toutefois le mérite de cet excellent livre a été méconnu en Allemagne. L’existence obscure de l'auteur , l'absence de tout moyen de publicité à l'époque où l'ouvrage parut, et le savoir-faire de quelques théoriciens, bien inférieurs en mérite à l’auteur de l'Essai d’une introduction à la composition, mais plus actifs, ont fait en quelque sorte rester dans l’oubli ce livre conçu d’une manière vraiment philosophique. Aujourd'hui même, les musiciens allemands et les critiques de profession semblent ignorer la valeur de ce livre, et les biographes se bornent presque tous à en indiquer le titre.
En 1795, Koch entreprit la publication d'un journal de musique qui parut à Erfurt, chez Kayser, sous ce titre : Journal der Tonkunst. Le plan était bien conçu, et les deux premiers numéros qui parurent (formant ensemble deux cent soixante et une pages in·8°) annonçaient un recueil bien fait; mais ce furent les seuls qu’on publia. Koch n'était pas placé convenablement pour faire prospérer une telle entreprise.
D'ailleurs, il était déjà occupé de recherches pour le Grand Dictionnaire de musique qu'il publia quelques années après, et le temps employé pour ce nouvel ouvrage ne lui permettait pas de donner des soins à la rédaction d’un journal. Ce dictionnaire parut six ans après, sous ce titre: Musikalisches Lexikon, welches die theoretische und practische Tonkunst encyclopædisch bearbeitet, alle alte und neue Kunstwœrter erklært, und die alten und neuen Instrumente beschreiben enthælt (Lexique musical, contenant la musique théorique et pratique, en forme d'encyclopédie, l’explication de tous les termes techniques anciens et modernes, la description des anciens instruments et des nouveaux, etc.), Francfort-sur-le-Main, Hermann, 1802, gr. in-8° de plus the neuf cents pages. Une deuxième édition a été publiée à Heidelberg, chez Mohr et Winter, en 1817, un volume gr. in-8°.
Bien que ce livre ne soit pas à l’abri de tout reproche sous les rapports de l’érudition, de l'histoire et de la philosophie de l’art et de la science, on peut dire qu'il est le premier où les questions ont été traitées avec les développements nécessaires et le langage technique convenable. Les exemples de musique qui accompagnent les explications en donnent bien l'intelligence, et ces exemples, en général bien écrits, sont d'un musicien instruit qui unissait une parfaite connaissance de la pratique à la théorie.
Le dictionnaire de Koch pourrait être considéré comme suffisant pour l'usage des artistes et des littérateurs musiciens, si, comme je viens de le dire, la partie historique de la musique y était traitée avec plus d'érudition, si l'esthétique y était moins négligée, et si le défaut de proportion ne s'y faisait remarquer en plusieurs endroits dans l'étendue des articles.
Koch a donné un abrégé de ce grand dictionnaire, et l'a publié sous ce titre :
Kurzgefasstes Handwœrterbuch der Musik für praktisches Tonküntsler und Dilettanten (Vocabulaire abrégé de musique pour les musiciens pratiques et les amateurs), Leipsick, Hartknoch, 1807, un volume in·8° de trois cent quatre-vingt-seize pages. Une deuxième édition a été faite à Ulm, en 1828, un volume in-8°. Cet abrégé est un bon manuel pour l'usage auquel il est destiné.
Les autres ouvrages de Koch sont :
Koch a aussi fourni quelques articles à des journaux de musique, entre autres à la Gazette musicale de Spire.
Comme compositeur, il a écrit plusieurs cantates et un drame pour la cour de Rudolstadt.
KOCH (Henri-Christophe), né à Rudolstadt, le 10 octobre 1749, reçut de son père, musicien de la chapelle du prince, sa première instruction musicale. L'électeur lui fit ensuite donner des leçons de piano, de violon et de composition par le maître de chapelle Schienpflug, et le prince Louis Gunther l'admit dans sa musique à l'âge de quinze ans, en qualité de second violon, et lui accorda une pension pour l'aider à continuer ses études littéraires. Parvenu dans les classes supérieures, Koch prit un goût décidé pour les mathématiques. Les progrès qu'il fit dans ces sciences lui furent ensuite fort utiles pour ses travaux sur la théorie de la musique. En 1768, le prince le nomma premier violon de sa chapelle, et l’admit, en 1777, dans la musique de sa chambre. Entièrement remplie par des études et des travaux, la vie paisible de ce savant musicien s’est écoulée, exempte de soucis et d’événements, dans l'exercice de ses devoirs. Un coup d'apoplexie l’a enlevé a l'art et à ses amis, le 12 mars 1816.
Par une circonstance singulière, l'Académie royale de musique de Stockholm, qui n’avait point été instruite de sa mort, le nomma l’un de ses membres, et envoya le diplôme, à Rudolstadt, le 2 décembre 1818.
Koch est plus connu comme écrivain sur la musique que comme compositeur. Ses ouvrages occupent une place importante dans la littérature musicale.
Le premier qu'il fit paraître a pour titre: Versuch einer Anleitung zur Composition (Essai d’une introduction à la composition), première partie , Rudolstadt, 1782, un volume in-8° de trois cent soixante-quatorze pages; deuxième partie, Leipsick, 1787, un volume in·8°de quatre cent soixante-quatre pages; troisième partie, Leipsick, 1793, un volume in-8° de quatre cent soixante-quatre pages. Ce livre est un des meilleurs qui ont été publiés en Allemagne sur le sujet dont il s'agit, et Koch l’a traité d’après des vues originales.
Dans la première partie, il examine d'une manière savante, logique et neuve les rapports de la tonalité avec l'harmonie des accords; la constitution de ces accords, leur enchaînement, et l’analyse des divers cas de résolution des dissonances, complètent cette partie du travail. La deuxième section de cette première partie est relative au contrepoint : c’est la plus faible de l’ouvrage; Koch n'a point compris le but de cette partie de la science.
La première section de la deuxième partie renferme des considérations pleines de justesse sur la forme des pièces de musique et l'arrangement de leurs diverses parties. Sous le titre de Règles mécaniques de la mélodie, la seconde section de cette deuxième partie contient des aperçus absolument neufs et d’un haut intérêt concernant cette branche importante de l'art. On n’a rien fait de mieux jusqu’à ce jour, et l'on n'avait rien produit d’aussi satisfaisant avant Koch.
La troisième partie tout entière est le développement de la théorie de la forme mélodique. La période et ses diverses combinaisons y sont traitées de main de maître.
Toutefois le mérite de cet excellent livre a été méconnu en Allemagne. L’existence obscure de l'auteur , l'absence de tout moyen de publicité à l'époque où l'ouvrage parut, et le savoir-faire de quelques théoriciens, bien inférieurs en mérite à l’auteur de l'Essai d’une introduction à la composition, mais plus actifs, ont fait en quelque sorte rester dans l’oubli ce livre conçu d’une manière vraiment philosophique. Aujourd'hui même, les musiciens allemands et les critiques de profession semblent ignorer la valeur de ce livre, et les biographes se bornent presque tous à en indiquer le titre.
En 1795, Koch entreprit la publication d'un journal de musique qui parut à Erfurt, chez Kayser, sous ce titre : Journal der Tonkunst. Le plan était bien conçu, et les deux premiers numéros qui parurent (formant ensemble deux cent soixante et une pages in·8°) annonçaient un recueil bien fait; mais ce furent les seuls qu’on publia. Koch n'était pas placé convenablement pour faire prospérer une telle entreprise.
D'ailleurs, il était déjà occupé de recherches pour le Grand Dictionnaire de musique qu'il publia quelques années après, et le temps employé pour ce nouvel ouvrage ne lui permettait pas de donner des soins à la rédaction d’un journal. Ce dictionnaire parut six ans après, sous ce titre: Musikalisches Lexikon, welches die theoretische und practische Tonkunst encyclopædisch bearbeitet, alle alte und neue Kunstwœrter erklært, und die alten und neuen Instrumente beschreiben enthælt (Lexique musical, contenant la musique théorique et pratique, en forme d'encyclopédie, l’explication de tous les termes techniques anciens et modernes, la description des anciens instruments et des nouveaux, etc.), Francfort-sur-le-Main, Hermann, 1802, gr. in-8° de plus the neuf cents pages. Une deuxième édition a été publiée à Heidelberg, chez Mohr et Winter, en 1817, un volume gr. in-8°.
Bien que ce livre ne soit pas à l’abri de tout reproche sous les rapports de l’érudition, de l'histoire et de la philosophie de l’art et de la science, on peut dire qu'il est le premier où les questions ont été traitées avec les développements nécessaires et le langage technique convenable. Les exemples de musique qui accompagnent les explications en donnent bien l'intelligence, et ces exemples, en général bien écrits, sont d'un musicien instruit qui unissait une parfaite connaissance de la pratique à la théorie.
Le dictionnaire de Koch pourrait être considéré comme suffisant pour l'usage des artistes et des littérateurs musiciens, si, comme je viens de le dire, la partie historique de la musique y était traitée avec plus d'érudition, si l'esthétique y était moins négligée, et si le défaut de proportion ne s'y faisait remarquer en plusieurs endroits dans l'étendue des articles.
Koch a donné un abrégé de ce grand dictionnaire, et l'a publié sous ce titre :
Kurzgefasstes Handwœrterbuch der Musik für praktisches Tonküntsler und Dilettanten (Vocabulaire abrégé de musique pour les musiciens pratiques et les amateurs), Leipsick, Hartknoch, 1807, un volume in·8° de trois cent quatre-vingt-seize pages. Une deuxième édition a été faite à Ulm, en 1828, un volume in-8°. Cet abrégé est un bon manuel pour l'usage auquel il est destiné.
Les autres ouvrages de Koch sont :
- 1° Handbuch bei dem studium der Harmonie (Manuel pour l'étude de l'harmonie), Leipsick, Hartknoch, 1811, in·4° obl. de quatre cent quatre vingt-trois pages. Dans ce livre, l’auteur a eu pour but de classer les accords suivant leur destination résolutive, avec les diverses modifications que l'art moderne y a introduites. Il s'y est placé à un point de vue différent de celui où il s’était mis en écrivant la première partie de son Essai d’une introduction à la composition.
- 2° Versuch aus der harten und weichen Tenarten jeder Stufe der diatonischchromatischen Tonleiter vermittelst des enharmonischen Tonwechsels in die Dur und Molltœne der übrigen Stufen auszuweichen (Essai sur le passage du mode majeur en mineur de tout degré de l'échelle diatonique et chromatique, au moyen de la modification enharmonique dans les modes majeur et mineur des autres notes), Rudolstadt, 1812, in·4° de quatre feuilles.
Koch a aussi fourni quelques articles à des journaux de musique, entre autres à la Gazette musicale de Spire.
Comme compositeur, il a écrit plusieurs cantates et un drame pour la cour de Rudolstadt.
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